Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 3.djvu/333

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sortes d’oiseaux, fait une remarque singulière sur les moineaux. Ils sont de la même forme que ceux de l’Europe, aussi-bien que les tourterelles ; mais, dans la saison des pluies, leur plumage devient rouge, et reprend ensuite sa première couleur. On voit arriver la même chose aux autres oiseaux.

Les oiseaux que les Nègres appellent dans leur langue oiseaux de musique sont un peu plus gros que les serins de Canarie. Quelques-uns sont tout-à-fait rouges, d’autres verts, avec les pieds et le bec noirs ; d’autres sont blancs ; d’autres gris ou noirs. Les derniers surtout ont le ramage charmant ; on croirait qu’ils parlent dans leur chant. Les seigneurs du pays les tiennent renfermés dans des cages.

Mais de tous les habitans ailés de ce climat il n’y en a point dont Mérolla parle avec tant d’admiration que d’un petit oiseau décrit par Cavazzi. Sa forme est peu différente de celle du moineau ; mais sa couleur est d’un bleu si foncé, qu’à la première vue il paraît tout-à-fait noir ; son ramage commence à la pointe du jour, et fait entendre fort distinctement le nom de Jésus-Christ. « N’est-il pas surprenant, dit Mérolla, que cette exhortation naturelle n’ait pas la force d’amollir le cœur des habitans pour leur faire abandonner l’idolâtrie ? »

Le père Caprani parle d’un oiseau merveilleux dont le chant consiste dans ces deux mots, va dritto, c’est-à-dire va droit. Un autre, dans les mêmes contrées, mais surtout