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dans le royaume de Matamba chante continuellement vuiéki, vuiéki, qui signifie miel en langue du pays. Il voltige d’un arbre à l’autre pour découvrir ceux où les abeilles ont fait leur miel, et s’y arrête jusqu’à ce que les passans l’aient enlevé ; ensuite il fait sa nourriture de ce qui reste. Mais, par un autre jeu de la nature, le même chant attire les lions, ou du moins, en suivant l’oiseau, le passant tombe quelquefois dans les griffes d’un lion, et trouve, dit Mérolla, la mort au lieu de miel. Dapper parle d’un autre oiseau qui se trouve dans le royaume de Loango. Les Nègres sont persuadés que son chant annonce l’approche de quelque bête féroce.

Il y a peu d’animaux dans le royaume de Congo qui ne lui soient communs avec le royaume d’Angola. Tels sont les éléphans, les rhinocéros, les panthères, les léopards, les lions, les buffles, les loups, les chacals, les hyènes, les grands chats sauvages, les civettes, les sangliers et les caméléons.

Il se trouve des éléphans dans toutes les parties du royaume de Congo. Les habitans du pays prétendent que cet animal vit cent cinquante ans, et ne cesse pas de croître jusqu’au milieu de cet âge. Lopez prit plaisir à en peser plusieurs dents, dont chacune était d’environ deux cents livres.

La peau des éléphans de Congo est d’une dureté incroyable ; elle a quatre pouces d’épaisseur.