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vingt huttes, bâties fort près l’une de l’autre ; et le kraal qui n’a pas plus de cent habitans passe pour un lieu peu considérable. On trouve dans la plupart trois ou quatre cents personnes, et quelquefois cinq cents. Chaque kraal n’a qu’une entrée fort étroite. Les huttes sont rangées en cercle sur le bord de quelque rivière, dans une situation commode, et ressemblent à des fours ; elles sont composées de bâtons, de bois et de nattes. Ces bâtons ne sont pas plus gros que les manches de nos râteaux ou de nos pelles ; mais ils sont beaucoup plus longs. Les nattes, qui sont l’ouvrage de leurs femmes, ne sont qu’un tissu de jonc et de glaïeul, mais si serré, que la pluie n’y peut pénétrer. La forme de ces huttes est ovale : dans leur plus long diamètre, elles ont environ quatorze pieds. L’entrée de ces fours n’a environ que trois pieds de haut sur deux de large ; de sorte que les habitans n’y peuvent entrer qu’en rampant sur les genoux et les mains. Comme il est impossible de se tenir debout dans un lieu si bas, les hommes et les femmes y sont accroupis sur les jarrets, et l’habitude leur rend cette posture aisée. Dans les grandes huttes comme dans les petites, on ne voit jamais résider plus d’une famille, qui est ordinairement composée de dix ou douze personnes de toutes sortes d’âges. Le centre de la hutte est occupé par un grand trou d’un pied de profondeur, qui sert de cheminée ou de foyer. Il est environné de trous plus petits, qui