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servent de place aux habitans pour s’asseoir, et de lit pour dormir. Chacun a son trou séparé, hommes et femmes, dans lequel ils reposent tranquillement avec leurs krosses ou leurs mantes étendues sur eux. Les krosses de réserve, les arcs et les flèches sont suspendus aux murs. Deux ou trois pots pour les usages de la cuisine, un ou deux pour boire, et quelques vaisseaux de terre pour le beurre et le lait composent tout le reste de l’ameublement. La fumée ne pouvant sortir que par la porte, il n’y a point d’Européen qui soit capable de demeurer dans ces huttes lorsque le feu est allumé. En considérant leurs dimensions, on est surpris que des matériaux si combustibles puissent échapper aux flammes. Chaque hutte est gardée par un chien qui veille à la sûreté de la famille et des bestiaux.

Aussitôt que le pâturage leur manque, ou lorsqu’ils perdent un de leurs habitans par une mort naturelle ou violente, ils changent d’habitation.

Leur principal instrument de musique est le gongom, qui est commun à toutes les nations des Nègres sur cette côte de l’Afrique ; on en distingue deux sortes, le grand et le petit. C’est un arc de fer ou de bois tendu d’une corde de boyau ou de nerf de mouton, qu’on a fait assez sécher au soleil pour la rendre propre à cet usage. À l’extrémité de l’arc on attache, d’un côté, le tuyau d’une plume fendue, en faisant passer la corde dans la fente.