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ration aux doigts suivans, chaque fois qu’elle rentre dans les chaînes du mariage.

On fait des réjouissances extraordinaires à la naissance de deux jumeaux mâles. Si ce sont deux filles, l’usage est de tuer la plus laide. Si c’est une fille et un garçon, la fille est exposée sur une branche d’arbre, ou ensevelie vive, avec la participation et le consentement de tout le kraal. On a trouvé plusieurs de ces enfans abandonnés, que les Européens du Cap ont eu l’humanité de faire élever. Mais lorsqu’ils arrivent à l’âge de maturité, ils renoncent aux mœurs, aux vêtemens et à la religion de leurs bienfaiteurs pour se conformer aux usages de leur nation.

Les réjouissances sont beaucoup plus vives pour un premier enfant que pour ceux qui le suivent. Aussi le fils aîné jouit-il d’une autorité presque absolue sur ses frères et ses sœurs.

On s’est persuadé mal à propos en Europe que les Hottentots naissent avec le nez plat. La plupart, au contraire, apportent en naissant un nez de la forme des nôtres ; mais il passe dans la nation pour une si grande difformité, que le premier soin des mères est de les aplatir avec le pouce.

C’est encore un usage général d’ôter un testicule aux garçons vers l’âge de neuf ou dix ans ; mais, dans les familles pauvres, on attend pour cette cérémonie l’occasion de pouvoir subvenir à la dépense. Le jeune homme, après avoir été frotté de graisse fraîche de mouton, est étendu à terre sur le dos, les pieds et les