capitaine descendit à terre, il fut accompagné
de l’un des prêtres, qui marchait devant lui,
qui avertissait qu’Orono avait débarqué et il
ordonnait au peuple de se prosterner la face
contre terre. L’un d’eux ne manqua jamais non
plus de l’accompagner sur son canot : il se tenait
à l’arrière, une baguette à la main, et il
avertissait de l’approche de notre commandant
les insulaires qui se trouvaient dans leurs pirogues :
les rameurs abandonnaient à l’instant
leurs pagaies, et ils se couchaient jusqu’à ce
qu’il eût passé. S’il s’arrêtait à l’observatoire,
Kaïrikia et ses confrères arrivaient tout
de suite avec des cochons, des cocos, du fruit
a pain, etc., qu’ils lui offraient en observant
le cérémonial ordinaire. Ce fut dans ces occasions
que des chefs inférieurs nous demandèrent
souvent la permission de présenter une
offrande à l’Orono : lorsque nous le leur permettions,
ils offraient un cochon d’un air qui
annonçait la timidité et la frayeur : sur ces entrefaites,
Kaïrikia et les prêtres chantaient leurs
hymnes.
Les politesses de cette société de prêtres ne se bornèrent pas cependant à de pures cérémonies et à de vaines parades ; ils donnèrent chaque jour des cochons et des végétaux à ceux d’entre nous qui se trouvaient à terre et ils envoyaient avec la même exactitude diverses pirogues chargées de provisions. Ils ne demandèrent jamais rien en retour, et jamais ils n’insinuèrent d’une façon indirecte qu’ils dési-