raient quelques présens de notre part. La régularité
des leurs annonçait plutôt l’accomplissement
d’un devoir religieux que la simple
libéralité ; et lorsque nous voulûmes savoir quel
était l’individu ou le corps qui nous traitait avec
tant de magnificence, on nous répondit qu’un
grand personnage, appelé Kaou, chef des
prêtres, et aïeul de Kaïrikia, qui voyageait
avec le roi, faisait tous ces frais.
» L’affreux malheur qui nous arriva dans cette île devant inspirer beaucoup d’intérêt au lecteur sur tout ce qui est relatif au caractère et à la conduite de ce peuple, il est à propos de dire que nous n’avions pas lieu d’être aussi contens des chefs guerriers ou des éris que des prêtres. Dans toutes les occasions, nous reconnûmes que les premiers s’occupaient de leurs propres intérêts, et outre les vols habituels qu’ils se permettaient, et qu’on peut excuser en quelque sorte, vu l’universalité de ce défaut parmi les insulaires du grand Océan, nous les trouvâmes coupables de quelques artifices aussi déshonorans. Je ne citerai qu’un délit, dont notre ami Koah était le principal complice. Comme les chefs qui nous apportaient des présens de cochons s’en retournaient toujours avec une récompense honnête, nous en recevions pour l’ordinaire une quantité plus considérable que celle que nous pouvions consommer. Koah, qui alors ne manquait jamais d’arriver près de nous, avait coutume de demander des choses dont nous n’avions pas be-