qui soit jamais entrée dans la tête d’aucun
peuple. Celle-ci avait pour but de représenter
les mouvemens lourds et gauches de l’ours,
animal que les Kamtchadales ont des occasions
fréquentes d’observer. On ne désire pas sans
doute que je décrive détail chacune des postures
étranges que prirent les danseurs ; je dirai
seulement que leur corps était toujours
courbé, qu’ils avaient toujours les genoux pliés,
et qu’ils s’efforçaient, avec leurs bras, d’imiter
la démarche et les attitudes de l’ours.
» Notre voyage de Bolcheretsk se prolongeait au delà du temps que nous lui avions destiné ; nous avions appris d’ailleurs que notre retour pourrait être plus difficile et plus ennuyeux que notre arrivée, et nous fûmes obligés d’avertir le gouverneur que nous comptions partir le lendemain au matin. Ce ne fut pas sans regret que nous songeâmes à quitter un si brave homme. Nous fumes agréablement surpris lorsqu’il nous dit qu’il nous accompagnerait à Petro-Pavlovska, si nous voulions demeurer un jour de plus. Il ajouta qu’il avait fait ses dépêches et remis le commandement du Kamtchatka au capitaine Schmaleff, son successeur désigné ; qu’il avait tout préparé pour se rendre à Okhotsk ; que son départ devait avoir lieu dans peu de jours, mais qu’il serait bien aise de le différer, afin de s’assurer par lui-même si on avait fait pour nous tout ce que comportait le pays.
» Ses enfans vinrent me remercier le lende-