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DES VOYAGES


droits où il y avait assez de place pour former un groupe dé danseurs : tantôt ils nous invitaient à nous reposer dans leurs cabanes, à y boire du lait de coco, ou à y prendre quelque autre rafraîchissement ; tantôt ils nous plaçaient au milieu d’un cercle de jeunes femmes qui déployaient leurs talens et leur agilité, afin de nous divertir par leurs chansons et leurs danses.

» Le plaisir que nous causaient leur hospitalité et leur douceur fut néanmoins fréquemment troublé par leur disposition au vol, vice commun chez tous les autres peuples de ces mers. Cet inconvénient nous chagrina d’autant plus, qu’il nous obligea quelquefois à les traiter durement, ce que nous aurions évité bien volontiers, si la nécessité ne nous en eût imposé la loi. Nous découvrîmes un jour quelques-uns de leurs nageurs les plus habiles qui arrachaient les clous du doublage ; ils exécutaient cette opération d’une manière très-adroite, à l’aide d’un bâton court, garni d’un caillou à l’une de ses extrémités. Comme ils mettaient nos bâtimens en danger, nous tirâmes d’abord à petit plomb sur les coupables ; mais en plongeant par— dessous la cale, ils se placèrent bientôt hors de la portée de nos coups, et nous nous vîmes contraint d’en fouetter un à bord de la Découverte.

» À peu près à la même époque, un parti nombreux d’officiers des deux vaisseaux fit une course dans l’intérieur du pays pour en