impossible de dire combien il fut regretté et
pleuré de ceux qui avaient si long-temps fondé
leur sécurité personnelle sur ses lumières et sur
son courage, et qui, au milieu de leurs maux,
avaient trouvé des consolations de toute espèce
dans son affection et son humanité. Je n’essaierai
pas non plus de peindre l’horreur dont nous
fûmes saisis, ni l’abattement et la consternation
universelle qui suivirent un malheur si affreux
et si imprévu. Les lecteurs ne seront pas
fâchés sans doute de détourner les yeux d’une
scène si triste pour contempler le caractère et
les vertus de notre commandant ; et, afin de
rendre mes derniers hommages à la mémoire
d’un ami cher et révéré, je vais tracer une esquisse
de sa vie et de ses services.
» Le capitaine Jacques Cook était né en octobre 1728, près de Whitby, dans le comté d’York : on le mit très-jeune en apprentissage chez un marchand d’un village voisin. On n’avait point consulté ses goûts en cette occasion ; il ne tarda pas à quitter le comptoir auquel il était attaché, et s’engagea pour neuf ans sur un navire qui faisait le commerce du charbon-deterre. Au commencement de la guerre de 1755, il entra au service du roi, à bord de l’Aigle, commandé alors par le capitaine Hammer, et ensuite par sir Hugh Palliser, qui découvrit bientôt son mérite, et qui le plaça sur le gaillard d’arrière.
» En 1758 il était master du Northumberland vaisseau monté par lord Colleville, qui