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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 30.djvu/63

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DES VOYAGES


vages ont marqué les pas des hommes à qui nous devons la découverte des nouvelles terres, serait devenue un obstacle insurmontable à l’exécution des entreprises de ce genre, si on n’avait exercé sur la vie des matelots une tyrannie qu’il est impossible de justifier. Il était réservé au capitaine Cook d’apprendre au monde entier, après des essais réitérés, qu’il existe des moyens de prolonger des voyages en mer durant trois ou quatre ans dans des parages inconnus, sous tous les climats, même les plus rigoureux, non-seulement sans nuire à la santé, mais sans diminuer le moins du monde la probabilité de la vie des équipages. Il a rendu un compte détaillé de sa méthode dans un mémoire lu en 1776 à la Société royale[1].

» Quant à ses talens pour la manœuvre et les diverses parties de la marine, j’abandonne ce point au jugement des hommes qui connaissent le mieux la nature des entreprises dont on l’a chargé. Ils reconnaîtront tous que, pour conduire avec des succès si uniformes et si invariables trois expéditions si dangereuses et si difficiles, d’une longueur si peu commune, et dans des situations si diverses et si périlleuses, il fallait non-seulement une connaissance précise et profonde de sa profession, mais aussi un génie vaste et puissant, fertile en ressources, propre tout à la fois à exécuter les grandes

  1. On a vu plus haut qu’on lui adjugea la médaille d’or de sir Godeffoy Copley.