rions la guerre à l’île entière, si on ne me le
rendait pas à l’instant. Il m’assura qu’on me le
rendrait le plus tôt possible, et qu’il irait lui-même
le chercher. M’ayant ensuite demandé
un morceau de fer avec autant d’assurance que
s’il n’était rien arrivé d’extraordinaire, il se jeta
à la mer, et il gagna la côte à la nage en criant
à ses compatriotes que nous étions encore amis.
» Nous attendîmes son retour près d’une heure, dans une grande perplexité. Durant cet intervalle, mes autres embarcations s’étaient assez rapprochées du rivage pour entrer en conversation avec des naturels postés à quelque distance de nous : on fit entendre clairement à ma petite troupe que le corps du capitaine Cook avait été dépecé et emporté dans l’intérieur du pays ; mais je ne sus ces détails que lorsque je fus de retour aux vaisseaux.
« Ayant commencé à montrer de l’impatience de la lenteur de Koah, les chefs me pressèrent vivement de descendre à terre ; ils m’assurèrent qu’on me rendrait le corps si je voulais aller moi-même trouver Terriobou. Quand ils virent qu’ils ne pouvaient me décider à débarquer, ils essayèrent, sous prétexte de vouloir converser plus commodément, d’attirer mon canot parmi des rochers où ils auraient pu couper ma retraite. Il n’était pas difficile de pénétrer cet artifice ; et je songeais à rompre ma négociation, quand je vis arriver un chef, ami particulier du capitaine Clerke et des officiers de la Découverte, vaisseau sur lequel il s’était