Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/103

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gueur des nuits y cause d’abondantes rosées qui les rendent très-fraîches ; aussi les grandes îles ne manquent-elles ni d’herbe ni d’arbres, malgré l’ardeur du soleil. L’hiver commence au mois d’avril, et dure six mois ; il est sans gelée, mais continuellement pluvieux ; les vents sont alors d’une extrême impétuosité du côte de l’ouest. Au contraire, il ne pleut jamais pendant les six mois de l’été, et les vents sont de l’est.

Ceux qui cherchent l’origine des Maldivois dans l’île de Ceylan ne se fondent pas sur d’assez fortes raisons pour nous persuader que deux nations qui n’ont aucune ressemblance entre elles, quoique situées à peu près sous le même climat, puissent venir d’une source commune. Les insulaires de Ceylan sont noirs et mal formés ; les Maldivois sont olivâtres et d’une si belle taille, qu’à l’exception de la couleur, ils diffèrent peu des Européens. Il y a plus d’apparence qu’ils viennent des côtes de l’Inde, quoiqu’ils en soient plus éloignés que de Ceylan ; et l’on trouverait le fond d’une comparaison plus juste, non-seulement entre leur figure et celle des Indiens, mais même entre leur caractère et leurs usages, surtout dans ceux qui habitent depuis Malé jusqu’à la pointe du nord. Les Maldivois du sud ont plus de grossièreté dans leurs manières et dans leur langage ; on y voit encore des femmes qui n’ont pas honte d’être nues, avec une seule petite toile dont elles se couvrent le milieu du