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À l’égard des crimes, il faut que l’offensé se plaigne pour s’attirer l’attention de la justice, et qu’ils soient dénoncés formellement pour être punis. Si les enfans sont en bas âge lorsque leur père est tué par quelque meurtrier, on attend qu’ils aient atteint l’âge de seize ans pour savoir d’eux-mêmes s’ils veulent être vengés par la justice. Dans l’intervalle, celui qui est connu pour l'auteur du meurtre est condamné seulement à les nourrir et à leur faire apprendre quelque métier. Lorsqu’ils arrivent à l’âge réglé, il dépend d’eux, ou de demander justice , ou de pardonner au coupable, sans que dans la suite il puisse être recherché. Les peines ordinaires sont le bannissement dans quelqu’île déserte du sud, la mutilation de quelque membre, ou le fouet, qui est le châtiment le plus commun et le plus cruel : le plus souvent on en meurt. C’est le supplice ordinaire des grands crimes, tels que la sodomie, l’inceste et l’adultère. On coupe le doigt aux voleurs, lorsque le vol est considérable.

La nation est distinguée en quatre ordres, dont le premier comprend le roi et tout ce qui lui touche par le sang, les princes des anciennes races royales et les grands seigneurs. Le second ordre est celui des dignités et des offices, que le roi seul a le pouvoir de distribuer, et dans lesquels les rangs sont fort soigneusement observés. Le troisième est celui de la noblesse, et le quatrième celui