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cause : s’il est question d’un fait, on produit trois témoins, sans quoi l’accusé est cru sur le serment qu’il prête en touchant de la main le livre de la loi. Il est rigoureusement défendu au juge d’accepter le moindre salaire, même à titre de présent ; mais ses sergens, qui se nomment devanits, ont droit de prendre la douzième partie des biens contestés. Un esclave ne peut servir de témoin devant les tribunaux de justice, et le témoignage de trois femmes n’est compté que pour celui d’un homme.

Les esclaves sont ceux qui se vendent volontairement, ou ceux que la loi réduit à cette condition pour n’avoir pu payer leurs dettes, ou des étrangers amenés et vendus en cette qualité. Le naufrage ne donne aucun droit aux insulaires sur la liberté des étrangers. Malgré l’humanité, de cette loi, le sort des esclaves est fort dur aux Maldives ; ils ne peuvent prendre qu’une femme, quoique toutes les personnes libres puissent en avoir trois. Ceux qui les maltraitent ne reçoivent que la moitié du châtiment que les lois imposent pour avoir maltraité une personne libre. L’unique salaire de leurs services est leur nourriture et leur entretien. Ceux qui deviennent esclaves de leurs créanciers ne peuvent être vendus pour servir d’autres maîtres : mais, après leur mort, le créancier se saisit de tout ce qu’ils peuvent avoir acquis ; et s’il reste à payer quelque chose de la dette, les enfans continuent d’être esclaves, jusqu’à ce qu’elle soit entièrement acquittée.