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pour les choses liquides, mais ils prennent tout le reste avec les doigts. Leurs repas sont fort courts, et se passent sans qu’on leur entende prononcer un seul mot. Ils ne boivent qu’une fois après s’être rassasiés. La boisson la plus commune est de l’eau ou du vin de coco tiré le même jour. L’usage du bétel et de l’arec est aussi commun aux Maldives que dans le reste des Indes. Chacun en porte sa provision dans les replis de sa ceinture. On s’en présente mutuellement lorsqu’on se rencontre. Les grands et les petits ont les dents rouges à force d’en mâcher, et cette rougeur passe pour une beauté dans toute la nation. Dans leurs bains, qui sont fort fréquens, ils se nettoient les dents avec des soins particuliers, afin que la couleur du bétel y prenne mieux.

Leur médecine consiste plus dans des pratiques superstitieuses que dans aucune méthode. Cependant ils ont divers remèdes naturels, dont les Européens usent quelquefois avec succès. Pour le mal d’yeux, auquel ils sont fort sujets, après avoir été long-temps au soleil, ils font cuire le foie d’un coq et l’avalent. Pyrard et ses compagnons, attaqués du même mal, suivirent leur exemple, mais sans vouloir souffrir l’application des caractères et des charmes que les insulaires joignent à ce remède. Ils en reconnurent sensiblement la vertu. Pour l’opilation de la rate, maladie commune qu’on attribue à la mauvaise qualité de l’air, et qui est accompagnée d’une enflure très-dou-