loureuse, ils appliquent un bouton de feu sur la partie enflée, et mettent sur la plaie du coton trempé dans de l’huile. Pyrard ne put se résoudre à faire usage de ce remède, quoiqu’il en reconnut la bonté par l’expérience d’autrui ; mais il se guérit des ulcères qui lui étaient venus aux jambes en y appliquant des lames de cuivre, à l’exemple des insulaires. Ils ont aussi des simples et des drogues d’une vertu éprouvée, surtout pour les blessures. L’application s’en fait en onguent, dont ils frottent les parties affligées sans aucun bandage. Ils guérissent la maladie vénérienne avec la décoction d’un bois qu’ils tirent de la Chine ; et ce qui doit nous paraître aussi surprenant qu’à Pyrard, ils prétendent que cette maladie leur est venue de l’Europe, et l’appellent frangui haescour, c’est-à-dir, mal français, ou des Francs. Outre une espèce de fièvre, si commune et si dangereuse dans toutes leurs îles, qu’elle est connue par toute l’Inde sous le nom de fièvre des Maldives, de dix en dix ans, il s’y répand une sorte de petite-vérole dont la contagion les force de s’abandonner les uns les autres, et qui emporte toujours un grand nombre d’habitans. Tels sont les présens de la zone torride.
Le dérèglement de leurs mœurs ne contribue pas moins que les qualités du climat à ruiner leur santé et leur constitution. Les hommes et les femmes sont d’une lasciveté surprenante. Malgré la sévérité des lois, on n’entend parler