Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/126

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qui ressemblent moins aux Nègres d’Afrique qu’à de véritables Européens. Knox est moins porté à suivre l’opinion des Portugais, qui les font venir de la Chine, qu’à les croire sortis des Malabares, avec lesquels il convient néanmoins qu’ils ont peu de ressemblance. Ils sont fort bien faits, et mieux même que la plupart des Indiens. Ils ont beaucoup d’adresse et d’agilité. Leur contenance est grave, comme celle des Portugais. Ils ont l’esprit fin, un langage agréable et des manières obligeantes : mais ils sont naturellement trompeurs et remplis d’une présomption insupportable. Ils ne regardent pas le mensonge comme un vice honteux. Le larcin est celui qu’ils abhorrent le plus, et il n’est presque pas connu parmi eux. Ils estiment la chasteté, quoiqu’ils l’observent peu ; la tempérance, la douceur, le bon ordre dans les familles. On ne leur voit guère d’emportement dans le caractère ; et s’ils se fâchent, on les apaise facilement. Ils sont propres dans leurs habits et dans leurs alimens. Enfin, leurs inclinations et leurs usages n’ont rien de barbare. Knox met néanmoins de la différence entre ceux qui habitent les montagnes et ceux qui font leur demeure dans les vallées et les plaines. Ceux-ci sont obligeans, honnêtes envers les étrangers ; mais les autres sont de mauvais naturel, trompeurs et désobligeans, quoiqu’ils affectent de paraître civils et officieux, et que leur langage et leurs manières aient même plus d’agrémens que dans les vallées.