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gent, ni qu’ils consentent qu’on les tue. Quoiqu’ils fassent profession du célibat, ils sont libres de renoncer à leur ordre lorsqu’ils veulent se marier. Le second ordre des prêtres est de ceux qui se nomment koppouhs, et qui appartiennent aux temples des autres divinités. Leur habit n’est pas différent de celui du peuple, lors même qu’ils exercent leurs fonctions ; ils ne sont obligés qu’à se laver et à changer de linge avant la cérémonie. Comme on ne sacrifie jamais de chair aux dieux dont ils sont les ministres, tout leur service se réduit à présenter à l’idole du riz bouilli et d’autres provisions. Leurs temples, qui se nomment deovels, ont peu de revenu ; aussi labourent-ils la terre et ne sont-ils pas exempts des charges de la société. Les prêtres du troisième ordre sont les djaddeses, employés au service des esprits qui se nomment dagoutans, et dont les temples s’appellent cavels. Un homme dévot bâtit à ses dépens un temple, dont il devient le prêtre ou le djaddese. Il fait peindre sur les murs des hallebardes, des épées, des flèches, des boucliers et des images ; mais ces temples sont peu respectés du peuple.

L’emploi le plus commun des djaddeses est pour les sacrifices qui sont offerts au diable dans les maladies ou dans d’autres dangers, non que les Chingulais prétendent l’adorer ; mais ils le croient redoutable ; et, pour écarter les maux qu’ils le croient capable de leur cau-