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celles du peuplier. Toutes les parties de l’île en offrent un grand nombre, que les Chingulais se font un mérite de planter, et sous lesquels ils allument des lampes et placent des images. On en trouve dans les villes et sur les grands chemins, la plupart environnés d’un pavé, qui est entretenu fort proprement : ils ne portent aucun fruit, et ne sont remarquables que par la superstition qui les a fait planter. Cet arbre est le figuier des pagodes.

Les Chingulais ont un nombre extraordinaire de simples ou d’herbes médicinales. Leurs boutiques de pharmacie sont dans les bois : c’est là qu’ils composent leurs médecines et leurs emplâtres avec des herbes, des feuilles et des écorces. L’auteur vante, sans les nommer, celles qui guérissent si promptement un os rompu, qu’il se rejoint dans l’espace d’une heure et demie. Il vérifia par sa propre expérience la vertu d’une écorce d’arbre qui se nomme amaranga, et qui s’emploie pour les abcès dans la gorge. On lui en fit mâcher pendant un jour ou deux, en avalant sa salive ; et quoiqu’il fût très-mal, il se trouva guéri en vingt-quatre heures.

Ils ont quantité de belles fleurs sauvages, qu’un peu de culture ne manquerait pas d’embellir, surtout leurs fleurs odoriférantes, que les jeunes gens des deux sexes se contentent de cueillir pour orner leurs cheveux et les parfumer. Leurs roses rouges et blanches ont l’odeur des nôtres. Rien ne mérite tant