Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/16

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les-ci construisent leurs ruches dans des trous creusés par divers animaux, tels que les damans, les gerboises, les porcs-épics, les taupes, qui les ont ensuite abandonnés. Le ratel s’assied, dit-on, sur son derrière, tenant une de ses pates devant ses yeux pour rompre les rayons trop vifs du soleil, qui lui blesseraient la vue, et pouvoir distinguer plus clairement l’objet qu’il cherche ; car c’est surtout au déclin du jour qu’il épie sa proie. Lorsqu’il voit voler quelques abeilles, il sait qu’alors elles gagnent droit leur demeure ; il les suit. Ses longues griffes, dont il fait usage pour se loger sous terre, lui servent à miner en dessous les ouvrages des abeilles. On prétend aussi qu’il a la sagacité, de même que les Hottentots et les Cafres, de suivre l’oiseau nommé indicateur, qui conduit les personnes qui vont à sa piste aux nids des abeilles, posés dans le creux des arbres. Ces nids sont hors des atteintes du ratel qui, de dépit de voir ses recherches et sa découverte inutiles, a coutume de mordiller le pied de l’arbre. Ces morsures, sont pour les Hottentots un signe certain que l’arbre renferme un nid d’abeilles. La peau du ratel est très-épaisse et d’un tissu fort lâche ; c’est pourquoi il est insensible à la piqûre des abeilles. Cet animal, étant pourvu de dents très-fortes et très-tranchantes, se défend très-bien contre une meute entière de chiens, et se tire souvent même d’un semblable assaut sans avoir reçu un seul coup de dent.