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du bois, qui est fort commun dans l’île et dans toutes les Indes. Ainsi les habitans de Bantam se logent à peu de frais.

Bantam a trois grandes places publiques où le marché se tient chaque jour, autant pour le commerce que pour les nécessités de la vie. Le plus grand, qui est du côté oriental de la ville, et qui s’ouvre dès la pointe du jour, est le rendez-vous d’une infinité de marchands portugais, arabes, turcs, chinois, pégouans, malais, bengalis, guzarates, malabares, abyssins, et de toutes les régions des Indes. Cette assemblée dure jusqu’à neuf heures du matin. C’est dans la même place qu’on voit la grande mosquée de Bantam environnée d’une palissade. On trouve en chemin quantité de femmes qui se tiennent assises avec des sacs et une mesure nommée gantan, qui contient environ trois livres de poivre, pour attendre les paysans qui apportent leur poivre au marché. Elles sont fort entendues dans ce commerce ; mais les Chinois, encore plus fins, vont au-devant des paysans, et s’efforcent d’acheter en gros toute leur charge. On trouve d’autres femmes dans l’enceinte de la palissade qui vendent du bétel, de l’arec, des melons d’eau, des bananes ; et plus loin d’autres encore qui vendent toutes sortes de pâtisseries toutes chaudes. D’un côté de la place, on vend diverses espèces d’armes, telles que des pierriers de fonte, des poignards, des pointes de javelots, des couteaux et d’autres instrumens de fer. Ce sont des hommes qui