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ou opium, le sel, les ognons, les aulx, le sucre et les toiles.

Toutes les années il arrive dix ou douze jonques de la Chine, de Siam et de Djohor ; ce sont les Portugais de Macao qui leur en ont appris le chemin.

On suppose que l’intérieur du pays est rempli de hautes montagnes et de grandes forêts. Le voisinage des côtes, sur une largeur de cinq à dix lieues, est presque entièrement occupé par des marécages et des broussailles impénétrables. On n’y peut avancer qu’en navigant sur les fleuves que l’on remonte en bateau jusqu’à vingt lieues de la mer ; mais il paraît que l’on ne peut pas aller au delà, ce qui a, jusqu’à présent, empêché de connaître l’intérieur. S’il faut s’en rapporter aux récits des Malais, plusieurs marchandises vendues aux Européens viennent de plus de vingt journées de distance de la mer.

Les forêts sont peuplées d’infinité de singes. Cette île est sur tout la patrie des orangs-outangs, qui ont tant de ressemblance avec l’homme. Ces bois nourrissent aussi de nombreux troupeaux d’axis, espèce de cerfs, et beaucoup de sangliers ; ces animaux, n’ayant pas à redouter les attaques des tigres, paissent en liberté.

« La supériorité du camphre de Bornéo est si bien reconnue, dit Raynal[1], que les Japo-

  1. Histoire philosophique et politique du commerce des Européens dans les Deux-Indes.