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toual, a la blancheur du lait. Le nipa et le cocotier sont deux autres arbres dont les habitans tirent beaucoup d’utilité. Ils trouvent encore une liqueur plus douce dans l’espèce de roseau qu’ils nomment bambou. Quelques relations hollandaises ne leur accordent ni poissons ni viandes ; ce qui ne doit être entendu que de la quantité nécessaire pour fournir les vaisseaux ; car tous les autres voyageurs assurent qu’ils en ont assez pour leur provision. Le ciel, soit dans sa colère ou dans sa bonté, ne leur a donné aucune mine d’or ni d’argent, ni même d’autres métaux inférieurs ; mais ils ne sont pas éloignés de Lambaco, île abondante en fer et en acier. Ils en tirent la matière de leurs sabres, qu’ils nomment campillanes, et celles de leurs poignards, auxquels ils donnent le nom de crics, comme dans plusieurs autres parties des Indes. D’ailleurs les Portugais et les Hollandais leur ont fourni des mousquets, des canons, et toutes les armes qui sont connues en Europe.

On prétend que les Chinois occupèrent autrefois les Moluques, lorsqu’ils subjuguèrent la plus grande partie des pays orientaux, et qu’après eux elles eurent successivement pour maîtres les Javanais, les Malais, les Persans et les Arabes. C’est aux derniers qu’on attribue l’introduction du mahométisme, dont les superstitions s’y mêlèrent avec celle de l’idolâtrie. Il s’y trouve d’anciennes familles, qui se font honneur de tirer leur origine des premières