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le feu. Elles ajoutent qu’il fait toujours froid sur le haut de la montagne, et qu’elle ne jette point de cendre, mais seulement une matière légère qui ressemble à la pierre ponce, qu’elle s’élève en forme de pyramide, et que, depuis le bas jusqu’au sommet, elle est couverte d’arbrisseaux et de broussailles, qui conservent toujours leur verdure, sans que le feu qui brûle dans ses entrailles paraisse jamais les altérer ; qu’au contraire, il semble contribuer à les arroser et à les rafraîchir par des ruisseaux qui se forment des vapeurs qu’il exhale.

Un Hollandais de la suite du gouverneur Timbe, qui allait commander aux Moluques en 1626, dans les établissemens de la compagnie de Hollande, déclare, dans la relation de son voyage, que, malgré le témoignage de plusieurs personnes qui se sont vantées d’avoir visité le sommet de la montagne de Ternate, il ne peut se persuader que cette entreprise ait jamais été véritablement exécutée. « Ce n’est pas seulement, dit-il, par les roseaux pointus dont presque tout le bas de cette montagne est environné, ni par la multitude des rochers escarpés, qu’un curieux serait arrêté. Il y trouverait un obstacle invincible dans la quantité de cendres et de pierres brûlées qui sont entre ces roseaux, et qui remplissent tous les endroits par lesquels on pourrait espérer de s’ouvrir un passage. Toutes les séparations qu’on croit voir entre les roseaux et les broussailles sont bouchées de ces cendres, dont les