cette fleur. Il ressemble alors à un pêche-brugnon de couleur moyenne. Le brou qui enveloppe la noix a la chair d’une saveur si âcre et si astrigente, qu’on ne saurait le manger cru et sans apprêt. On le confit, on en fait des compotes et de la marmelade. L’usage de la noix muscade est suffisamment connu. En faisant des entailles dans l’écorce du muscadier, en coupant une branche, ou en détachant une feuille, il en sort un suc visqueux assez abondant, d’un rouge pâle, et qui teint le linge d’une manière durable. Le bois du muscadier est blanc, poreux, filandreux, d’une extrême légèreté. On peut en faire de petits meubles : il n’a aucune odeur.
Le tabac croît en abondance aux Moluques ; mais il n’égale pas en bonté celui des Indes orientales, quoique les fruits communs y soient les mêmes, et qu’ils n’aient rien d’inférieur.
On y trouve de ces grands serpens qui ont plus de trente pieds de long, et dont on a déjà parlé.
On remarque que les crocodiles, fort différens de ceux des autres lieux pour la voracité, ne sont dangereux que sur terre ; et que dans la mer, au contraire, ils sont si lâches et si engourdis, qu’ils se laissent prendre aisément.
Tous les voyageurs parlent avec admiration de la facilité que les perroquets des Moluques ont à répéter tout ce qu’ils entendent ; leurs couleurs sont variées, et forment un mélange agréable ;