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mit le feu à la main pour brûler tous les girofliers ; mais cet incendie répondit si mal à leurs vues, qu’au lieu de répandre une éternelle stérilité dans leurs îles, il en augmenta beaucoup la fertilité. En effet, l’expérience a fait connaître que la cendre mêlée à la terre est capable de l’engraisser. Dans plusieurs endroits de l’Europe, on brûle le chaume sur les terres stériles, et l’on embrase de grandes campagnes pour les rendre plus fécondes.

On confit aux Indes le clou de girofle dans le sucre, ou dans le sel et le vinaigre. Quantité de femmes indiennes ont l’habitude de mâcher du clou pour donner plus de douceur à leur haleine ; mais les excellentes qualités du girofle sont d’ailleurs assez connues. Nous avons parlé plus haut du sagou.

Le muscadier est un bel arbre haut de trente pieds, remarquable par le beau vert de son feuillage et par la disposition de ses branches ; quand il végète avec force, il pousse une grande quantité de rameaux grêles qui lui forment une tête bien arrondie et extrêmement touffue. Les fleurs naissent en petites grappes le long des petits rameaux ; elles sont jaunes et petites. Un même arbre ne porte que des fleurs ou fécondes ou stériles, c’est-à-dire femelles ou mâles. Cet arbre est continuellement en fleur et en fruit de tout âge. Il commence à rapporter à l’âge de sept ou huit ans. Le fruit qui succède à la fleur femelle ne parvient à l’état de maturité que neuf mois après l’épanouissement de