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la faveur de la langue malais, qui est en usage dans toutes les îles voisines, le mahométisme s’était répandu dans celles qui faisaient quelque commerce avant que les Européens y fussent venus. C’est ainsi qu’il est devenu la religion dominante de Solor et d’Ende ; mais il ne paraît pas qu’il ait pénétré dans l’île de Timor, ni que les Portugais ou les Hollandais y aient obtenu plus de faveur pour le christianisme.

Tout le terrain de l’île est inégal, c’est-à-dire coupé par des montagnes et de petites vallées. Une chaîne de hautes montagnes la traverse presque d’un bout à l’autre. Elle est assez bien arrosée, dans les temps même de la sécheresse, par quantité de ruisseaux et de fontaines ; mais elle n’a point de grandes rivières, parce qu’étant fort étroite, les sources qui tombent de l’un ou de l’autre côté des montagnes ont peu de chemin à faire jusqu’à la mer. Dans la saison pluvieuse, les vallées et les terres basses sont couvertes d’eau. Alors les ruisseaux paraissent autant de grosses rivières, et les moindres cascades se changent en torrens impétueux. Vers le rivage, la terre est presque généralement sablonneuse, quoique assez fertile et couverte de bois. Les montagnes sont remplies de forêts et de savanes. Dans quelques-unes on ne voit que des arbres hauts, frais et verdoyans ; dans la plupart des autres, il paraissent tortus, secs et flétris, et les savanes sont pierreuses et stériles ; mais plusieurs de