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plus n’a guère que la grosseur d’une alouette. Son bec est rouge ; le plumage de sa tête et celui de son dos sont tout-à-fait verts ; celui du ventre tire vers le jaune, et sa queue est du plus beau bleu du monde. Il se nourrit d’un petit poisson qu’il va chasser sur la rivière, dans certains endroits où l’instinct est le seul guide qui puisse le conduire. Il y voltige en tournoyant à fleur d’eau, jusqu’à ce que ce poisson, qui est fort léger, saute en l’air, et semble vouloir prendre le dessus pour fondre sur son ennemi ; mais l’oiseau a toujours l’adresse de le prévenir. Il l’enlève avec son bec et l’emporte dans son nid, où il s’en nourrit un jour ou deux, pendant lesquels son unique occupation est de chanter. Ensuite, lorsque la faim le presse, il retourne à la chasse, et ne revient pas sans une nouvelle proie. Cet oiseau merveilleux se nomme ten-rou-joulon. Le lory est une sorte de perroquet presque entièrement rouge, dont la gorge surtout est d’un rouge de feu très-éclatant, et relevé par de petites raies noires. On ne le nomme, entre quantité d’autres espèces de perruches vertes ou bigarrées, que pour faire remarquer une propriété singulière qui lui fait garder un silence triste et mélancolique, tandis que les autres ont toute l’apparence de gaieté qui est ordinaire aux perroquets.

Tous les fruits des Indes, surtout les mangues, les bananes, les oranges et les citrons, croissent admirablement dans l’île de Célèbes.