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attendre le passage des petits bâtimens ; ils les arrêtent, et, se servant de leur queue comme d’un croc, ils les renversent, et se jettent sur les hommes et les animaux, qu’ils entraînent dans leur retraite. On trouve dans la même rivière des lamantins d’une prodigieuse grandeur, dont les nageoires de devant sont exactement taillées en forme de main.

Quoique le lit de la rivière de Macassar ait assez de profondeur pour les plus grands vaisseaux, il est coupé par une si grande quantité de sables, qu’une barque de cinquante tonneaux n’y peut avancer plus d’une demi-heure sans échouer ; mais plusieurs provinces ont de fort bons ports qui servent de retraite aux grands bâtimens. On vante beaucoup celui d’Ionpandam, qui est dans, le détroit même, et dont la ville est bâtie sur le rivage. Les Hollandais, qui en sont les maîtres, n’ont rien négligé pour s’en assurer la possession ; ils y ont construit un fort. Outre les richesses qu’ils tirent de l’île, en or, en soie, en coton fin, en bois d’ébène, de sandal et de calambac, que les habitans leur donnent en échange pour des draps de l’Europe, et pour du fer qui manque à l’île, ils ont fait de cet établissement un entrepôt fort avantageux pour le commerce avec d’autres pays qui n’en sont pas éloignés. De Macassar à l’île de Bornéo, d’où ils reçoivent de l’or, des diamans, du poivre et d’autres marchandises, le trajet n’est que d’un jour de navigation. Aux îles d’Amboine, de Banda et