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autres qui restaient tombèrent entre les mains de l’ennemi. Les sept capitaines et les principaux officiers avaient perdu la vie dans une si belle défense, et l’avaient vendue si chère, qu’ils acquirent plus de gloire dans leur défaite que les Hollandais n’en purent tirer de leur victoire.

Aussitôt la flotte victorieuse s’avança vers la capitale du royaume, qui n’est éloignée que de cinq ou six lieues du port. Elle est située un peu au-dessus de l’embouchure de la rivière, dans un canton très-agréable, mais qui n’a rien d’avantageux pour sa défense ; aussi fut-elle attaquée par mer et par terre. Les Hollandais ne laissèrent pas d’y trouver plus de résistance qu’ils ne s’y étaient attendus. Le roi, qui était exercé à la guerre depuis sa première jeunesse, s’y défendit avec autant de jugement que de courage. Daen-ma-allé, son frère, se distingua par des actions si surprenantes, que les Hollandais en conçurent une jalousie qui leur fit jurer sa perte. Mais enfin la ruine des principaux appartemens du palais, de l’arsenal et de la meilleure partie des murailles de la ville, qu’une mine fit sauter en l’air, sans que les Macassarois, à qui cette espèce d’attaque était inconnue, pussent en deviner la cause, jeta le roi dans une si vive alarme, qu’il fit demander la paix. Il ne put obtenir qu’une suspension d’armes, pendant laquelle on convint des conditions suivantes :

« Que la ville, la forteresse et le port de