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ses plus dures écailles. La fumée qu’elle exhale ressemble à celle d’une fournaise ardente. Cette source, qui est dans une montagne voisine du couvent, forme un grand ruisseau qui vient la traverser et qui communique encore une chaleur extraordinaire aux lieux dans lesquels on le retient. L’eau en est excellente à boire lorsqu’elle est refroidie. Une demi-lieue plus loin on voit, avec la même admiration, une petite rivière qui sort aussi de la même montagne, et dont les eaux sont excessivement froides, mais sur le bord de laquelle on ne peut creuser tant soit peu de sable sans en faire sortir une eau fort chaude.

Les deux grandes îles de Manille et de Mindanao ont entre celles de Leyte et de Samar, dont la première est la plus proche de Manille. La seconde est nommée Samar du côté des îles, et Ibabao du côté de la grande mer.

Il arrive souvent que la tempête jette des barques inconnues sur la côte de Samar. Vers la fin du dernier siècle, on y vit arriver des sauvages qui firent entendre que les îles d’où ils étaient partis n’étaient pas fort éloignées ; qu’une de ces îles n’était habitée que par des femmes, et que les hommes des îles voisines, leur rendant visite dans des temps réglés, en remportaient les enfans mâles. Les Espagnols, sans la connaître mieux, l’ont nommé l’île des Amazones. On apprit des mêmes sauvages que la mer apportait sur leurs côtes une si grande quantité d’ambre gris, qu’ils s’en servaient