de cette province ne se soient jamais relâchés de la fidélité qu’ils ont promise à l’Espagne. On sait qu’une crainte puérile avait eu beaucoup de part à leur soumission. En voyant les Espagnols l’épée au côté manger du biscuit et fumer du tabac, ils les avaient pris pour des monstres redoutables qui avaient une queue, qui mangeaient des pierres et qui vomissaient de la fumée. Les Espagnols ont des relations à Solou, mais point d’établissement.
L’administration ecclésiastique est entre les mains de l’archevêque de Manille, qui est nommé par le roi. Outre l’archevêque et ses trois suffragans, qui sont les évêques de Zébu, de Camarines et de Cagayan, il y a toujours à Manille un évêque titulaire ou un coadjuteur, que les Espagnols nomment évêque à l’anneau. Il prend le gouvernement de la première église vacante, afin que tous les devoirs soient remplis sans interruption. On n’a pu trouver de meilleur expédient pour conserver au roi le droit de nomination, et pour assurer le repos des fidèles, qui seraient six ans sans pasteur, s’il fallait attendre celui qui leur vient de Madrid. Le commissaire de l’inquisition est nommé par le tribunal du Mexique.
L’administration civile et militaire a pour chef un gouverneur qui joint à ce titre celui de capitaine général. Son office dure huit ans. Il est président du tribunal suprême, qui est composé de quatre auditeurs ou juges, et d’un procureur fiscal.