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et dont la plante ressemble au lierre ; les xicamas, qui se mangent confits ou crus, au poivre et au vinaigre ; des carottes sauvages, qui ont le goût des poires ; et le taylan, qui a celui des patates. Toutes ces racines croissent en si grande abondance, que la plupart des sauvages ne pensent point à se procurer d’autre aliment.

Ils n’apportent pas plus de soin à la culture des fleurs, parce que la nature en fait tous les frais, et que leurs champs en sont toujours parsemés. On donne le premier rang au zampaga, qui ressemble au mogorin des Portugais. C’est une petite fleur de couleur blanche à trois rangs de feuilles, dont l’odeur est beaucoup plus agréable que celle de notre jasmin. On en distingue deux autres : le solafi et le locoloco, qui ont l’odeur du girofle. La fleur qui porte les noms de balanoy torongil et damoro donne une petite semence de l’odeur du baume , qui est très-bonne pour l’estomac , et que les personnes délicates mêlent avec le bétel. Le daso jette une odeur aromatique jusque dans sa racine. Le cablin, qui est plein d’odeur lorsqu’il est cueilli, en rend encore plus lorsqu’il est sec. La sarafa, nommée par les Espagnols oja de Saint-Juan, est une très-belle fleur, dont les feuilles sont fort larges et mêlées de vert et de blanc. Outre le gingembre commun dont les campagnes sont remplies, on y en trouve une espèce plus chaude et plus forte, qui se nomme langeovas.

On assure qu’il n’y a point d’îles au monde