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qu’à renverser de grands édifices ; il vient aussi dans les montagnes, où il est fort honoré des Indiens.

La différence des nations que le hasard ou leur propre choix a rassemblées aux Philippines entraîne aussi celle des langues. On en compte six dans la seule île de Manille : celles des Tagales, des Pampangas, des Bisayas, des Cagayans, des Iloccos et des Pangasinans. Celles des Tagales et des Bisayas sont les plus usitées. On n’entend point la langue des noirs, des zambales et des autres nations sauvages. Carren ne fait pas difficulté d’assurer que les anciens habitans ont reçu leur langage et leur caractère des Malais de la terre ferme, auxquels il prétend qu’ils ressemblent aussi par la stupidité. Dans leur écriture ils ne se servent que de trois voyelles, quoiqu’ils en prononcent différemment cinq : ils ont treize consonnes. Leur méthode est d’écrire de bas en haut, en mettant la première ligne à gauche et continuant vers la droite, contre l’usage des Chinois et des Japonais, qui écrivent de haut en bas et de droite à gauche. Avant que les Espagnols leur eussent communiqué l’usage du papier, ils écrivaient sur la partie polie de la canne, ou sur les feuilles de palmier avec la pointe d’un couteau. Aujourd’hui les Indiens maures des Philippines ont oublié leur ancienne écriture, et se servent de l’espagnole.

La première loi parmi eux est de respecter