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et d’honorer les auteurs de leur naissance. Toutes les causes sont jugées par le chef du barangué, assisté d’un conseil des anciens. Dans les causes civiles, on appelle les parties, on s’efforce de les accommoder ; et si ce prélude est sans succès, on les fait jurer de s’en tenir à la sentence des juges, après quoi les témoins sont examinés. Si les preuves sont égales, on partage la prétention. Si l’un des deux prétendant se plaint, le juge devient sa partie ; et, s’attribuant la moitié de l’objet contesté, il distribue le reste entre les témoins. Dans les causes criminelles, on ne prononce point de sentence juridique. Si le coupable manque d’argent pour satisfaire la partie offensée, le chef et les principaux du barangué lui ôtent la vie à coups de lance. Quand le mort est lui-même un des principaux, toute sa parenté fait la guerre à celle du meurtrier, jusqu’au jour où quelque médiateur propose une certaine quantité d’or, dont la moitié se donne aux pauvres, et l’autre à la femme, aux enfans ou aux parens du mort.

À l’égard du vol, si le coupable n’est pas connu, on oblige toutes les personnes suspectes de mettre quelque chose sous un drap, dans l’espérance que la crainte portera le voleur à profiter d’une si belle occasion pour restituer sans honte. Mais si rien ne se retrouve par cette voie, les accusés ont deux manières de se purger : ils se rangent sur le bord de quelque profonde rivière, une pique