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qui était en effet la plus favorable à son entreprise. Elle le conduisit directement vers les mines de Manchika, dans le royaume de Chikanga, qui borde au-dedans des terres celui de Quiterve, le plus puissant de ces régions après celui de Monomotapa. Il avait le même nombre d’hommes et le même bagage que son prédécesseur. Comme il était important de se concilier l’affection du roi de Quiterve, il lui fit un compliment civil, accompagné de plusieurs présens. Mais ce prince avait déjà conçu tant de défiance et de jalousie, qu’il reçut froidement cette politesse.

Vasco, sans faire beaucoup d’attention à sa réponse, continua sa marche au travers de ses états.Plusieurs corps de Cafres entreprirent de lui couper le passage, et furent défaits avec un grand carnage. Le roi, désespérant de réussir par la force, eut recours à l’artifice. Il donna ordre à tous ses sujets d’abandonner leurs villes et leurs cantons, dans l’espérance de ruiner l’armée portugaise par la faim. En effet, elle eut beaucoup à souffrir pour se rendre à Zimbaze, où il tenait sa cour. Il avait déjà pris le parti de l’abandonner, et de se fortifier dans des montagnes inaccessibles. Vasco brûla cette ville et se remit en marche pour le pays de Chikanga, où la crainte plus que l’inclination le fit recevoir avec de grandes apparences d’amitié. Il obtint du roi la liberté du passage jusqu’aux mines. Les Portugais se crurent à la veille de puiser l’or à pleines mains. Ils arri-