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si l’on y entre par degrés ; mais elle cesse bientôt d’être incommode, et l’on se trouve dans une situation délicieuse : cependant on est obligé d’en sortir au bout de cinq ou six minutes, parce qu’elle resserre la partie inférieure du ventre jusqu’à faire perdre haleine. On est rétabli sur-le-champ en se mettant au lit, où l’on éprouve d’abord une sueur abondante, près laquelle on se lève avec une légèreté dont on est surpris. Quinze jours de ce bain, pris une fois le jour, purifient le corps de toutes sortes d’humeurs peccantes par les sueurs et les selles, et quelquefois par des vomissemens. Kolbe a connu plusieurs personnes qui lui devaient leur guérison ; l’une, d’une paralysie de bras ; l’autre, de la surdité ; une femme, de plusieurs autres maladies compliquées.

Enfin Kolbe est persuadé que les eaux du Cap sont aussi claires, aussi douces et aussi saines, qu’il y en ait au monde. Les médecins, ou plutôt les chirurgiens du Cap les ont trouvées salutaires dans toutes sortes de cas. Elles conservent leur douceur et leur clarté sur mer, dans les plus longs voyages. Sur le bâtiment où Kolbe s’embarqua pour revenir en Europe, elles ne souffrirent aucune altération, excepté un léger changement sous la ligne, mais qui ne les empêcha point de se rétablir presque aussitôt.

Quoique les Hottentots ne fassent aucun usage du sel, la nature leur en fournit abondamment sans le secours de l’art : ils n’en ont l’obligation qu’à l’action du soleil sur l’eau de pluie.