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la charité. Les Portugais mouillèrent à Cananor, qui est éloigné de Cochin d’environ quarante lieues ; et, ne s’y étant arrêtés que trois jours, ils arrivèrent à Goa au commencement de juin.

Tant d’infortunes et de maladies avaient réduit Pyrard et l’un de ses compagnons dans un si triste état, que, lorsqu’on voulut leur ôter leurs fers pour les conduire devant le général, il leur fut impossible de marcher : un reste d’humanité fit prendre le parti de les porter à l’hôpital du roi. On les y plaça d’abord à la porte, sur des siéges, pour attendre les officiers qui devaient leur en permettre l’entrée. Ils furent si frappés de la beauté de l'édifice, qu’ils le prirent moins pour un hôpital que pour un vaste palais. Cependant ils remarquèrent au-dessus de la porte l’inscription d’hôpital du roi, avec les armes de Castille et de Portugal, et une sphère. On les fit bientôt entrer dans un grand portique, où des médecins vinrent les visiter. De là ils furent transportés par un grand escalier de pierre, dans la chambre où ils devaient être traités ; et le directeur général, qui était un jésuite, ordonna qu’on leur fournît promptement tout ce qui était convenable à leur situation.

Ce n’est pas sans raison que l’auteur s’attache à ces légères circonstances. Comme il ne croit pas qu’il y ait au monde un hôpital comparable à celui de Goa, il en donne une