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cier portugais demande tout haut dans chaque chambre si chacun a sa nourriture ordinaire, et s’il y a quelque sujet de plainte.

Les bâtimens sont d’une grande étendue. On y voit quantité de galeries, de portiques et d’agréables jardins, où les malades qui commencent à se rétablir ont la liberté d’aller respirer l’air. On leur fait changer de chambre à mesure qu’ils commencent à se porter mieux, et chacun est placé avec ceux qui sont au même degré de convalescence. Au milieu de l’hôpital est une grande cour, bien pavée, dont le centre est un bassin d’eau, où les malades vont quelquefois se baigner. Toutes les parties de l’édifice sont éclairées la nuit par un mélange de lampes, de lanternes et de chandelles. Au lieu de verre, les lanternes sont d’écailles d’huîtres, comme toutes les vitres des églises et des maisons Goa. Les galeries sont revêtues de fort belles peintures, dont les sujets sont tirés de l’histoire sainte. L’hôpital a deux églises éclatantes de richesses et d’ornemens. En un mot, l’air de grandeur, de propreté et d’abondance qui règne dans cette belle fondation forme un spectacle si magnifique, que le vice-roi, l’archevêque et les principaux seigneurs vont souvent s’y promener. Cet établissement fait honneur sans doute au gouvernement de Goa ; mais ce n’est pas assez de son hôpital, fut-il encore plus beau, pour faire pardonner son inquisition.

Dans l’espace de vingt jours, Pyrard et son