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avantages, dans la jonque d’un nécoda mahométan, nommé Mahmoud, qui avait ses femmes et ses enfans à Malacca. Outre les profits que je pouvais espérer du commerce, je me trouvai chargé de trois commissions importantes : l’une de conclure un traité d’amitié avec Chambaïnha, roi de Martaban, dont nous avions beaucoup d’utilité à tirer pour les provisions de notre forteresse ; la seconde, de rappeler Lancerot Guerreyra, qui croisait alors avec cent hommes dans quatre fustes sur la côte de Ténasserim, et dont le secours était nécessaire aux Portugais de Malacca, qui se croyaient menacés par le roi d’Achem ; la troisième de donner avis de cette crainte aux navires de Bengale pour leur faire hâter leur départ et leur navigation. Je m’engageai volontiers à l’exécution de ces trois ordres, et je partis un mercredi 9 de janvier. Le vent nous favorisa jusqu’à Poulo-Pracelar, où le pilote fut quelque temps arrêté par la difficulté de passer les bancs qui traversent tout ce canal jusqu’à l’île de Sumatra. Nous n’en sortîmes qu’avec beaucoup de peine pour nous avancer vers les îles de Sambillon, où je me mis dans une barque fort bien équipée, qui me servit pendant douze jours à visiter toute la côte des Malais, dans l’espace de cent trente lieues jusqu’à Jonsala. J’entrai dans les rivières de Barruhas, de Salangar, de Pariagim, de Queda, de Parlès, de Pandan, sans y apprendre aucune nouvelle des ennemis de notre nation.