Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/190

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la mort. Enfin ceux qui se nomment taxilacous, s’enferment dans des grottes fort petites ; et lorsqu’ils croient avoir achevé le temps de leur pénitence, ils hâtent leur mort en faisant brûler des chardons verts et des épines dont la fumée les étouffe.

» Nous approchions de la capitale de Calaminham. Nous vîmes arriver un député du premier ministre de l’état, qui apportait à l’ambassadeur toutes sortes de rafraîchissemens, et qui venait le prier de suspendre sa marche pendant neuf jours. C’était un intervalle dont les officiers du calaminham avaient besoin pour leurs préparatifs. On nous les fit employer à divers amusemens, tels que la chasse et la pêche, qui étaient suivis de grands festins, de concerts, de musique et de comédies. Cependant j’obtins de l’ambassadeur, pour mes compagnons et pour moi, la permission de visiter plusieurs curiosités du pays que les habitans nous avaient vantées. On nous fit voir aux environs de la rivière des bâtimens fort antiques, des temples somptueux, de fort beaux jardins, des châteaux bien fortifiés et des maisons d’une structure singulière. Notre principale admiration fut pour un hôpital nommé Manicaforam, qui servait uniquement à loger les pèlerins. Il contenait plus d’une lieue dans son enceinte. On y voyait douze rues voûtées, dont chacune était bordée de deux cent quarante maisons, c’est-à-dire cent vingt de chaque côté, toutes rem-