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par François Toscane, capitaine de notre vaisseau, au roi don Jean de Portugal, et pour dernière confirmation, elle fut portée à la cour de Lisbonne par un prêtre nommé Diego Reinel, qui avait été du nombre des quatorze témoins. On nous raconta dans la suite, mais avec moins de certitude, quoique ce fût l’opinion commune, que, pendant les trois jours du tremblement de terre, il avait plu du sang dans la ville de Pékin. Au moins ne pûmes-nous douter que l’empereur et la plupart des habitans n’en fussent sortis pour se réfugier à Nankin, et que ce monarque, après avoir fait six cent mille ducats d’aumônes pour apaiser la colère du ciel, n’eût élevé un temple somptueux sous le nom d’Hypatican, qui signifie amour de Dieu. Cinq Portugais, qui furent délivrés à cette occasion de la prison de Pocasser, où ils languissaient depuis vingt ans, nous donnèrent ces informations avant notre départ. »

Les Portugais, chassés de Liampo, s’étaient procuré un autre établissement dans l’île de Lampacao ; c’est là que Pinto s’embarque encore une fois pour le Japon. Il trouve moyen de s’y rendre agréable à l’empereur ; il en obtient des présens considérables avec lesquels il revient à Goa ; il apportait une lettre du monarque japonais, qui donnait les plus belles espérances de commerce et d’établissement aux Portugais. Pinto croyait obtenir de grandes récompenses de ce service. Mais voici comme il termine son récit.