Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/252

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au-devant de nous pour s’informer qui nous étions. Ceux qui la conduisaient nous reconnurent ; nous avions fait voile ensemble du Texel, et nous ne nous étions séparés que dans la mer d’Espagne. Ils nous firent passer, Rol et moi, dans leur chaloupe, et nous conduisirent à bord de l’amiral, dont le vaisseau se nommait la Vierge de Dordrecht. Nous lui fûmes aussitôt présentés. Après nous avoir marqué la joie qu’il avait de nous revoir, jugeant sans explication quel était le plus pressant de nos besoins, il fit couvrir sa table, et s’y mit avec nous. Lorsque je vis paraître du pain et les autres viandes, je me sentis le cœur si serré, que mes larmes inondèrent mon visage, et que je ne me trouvai point la force de manger. Nos gens, qui arrivèrent aussitôt, furent distribués sur tous les autres vaisseaux de la flotte. »