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grandeur, qui, malgré la différence de leurs souverains et l’opposition de leurs intérêts, se conduisent par les mêmes lois et les mêmes usages.

Les habitans originaires sont noirs ou fort bruns, mais la plupart ont la taille belle. Ils prennent un grand soin de leurs cheveux, qu’ils ont ordinairement fort longs. On ne leur reproche point de manquer d’esprit ; mais, négligeant de le cultiver, ils vivent dans une égale indifférence pour les sciences et les arts. L’habillement des hommes et des femmes est à peu près le même. Les deux sexes se ceignent d’une pièce de toile qui les couvre de la ceinture aux genoux. Ils ont le reste du corps nu, sans en excepter la tête et les pieds ; mais quelques-uns se servent d’un mouchoir de soie pour attacher leurs cheveux, après les avoir divisés par des tresses et des nœuds.

Dans les autres pays de l’Inde, les personnes riches, surtout les femmes, portent pour habits des étoffes de soie et de brocart d’or ou d’argent. Au Malabar, ce sont les femmes des plus basses tribus qui emploient les étoffes précieuses à se vêtir ; et celles qui sont distinguées par la naissance ou les richesses ne se couvrent jamais que de belle toile de coton. Elles ont de riches ceintures d’or, des bracelets d’argent et de corne de buffle. Mais il n’est permis de porter des bracelets d’or qu’à ceux que le souverain honore de cette distinction. Les deux sexes ont des bagues et des