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pendans d’oreilles d’or, qui pèsent quelquefois jusqu’à quatre onces ; rien ne contribue tant à leur allonger les oreilles, qu’ils ont naturellement grandes. C’est pour eux un trait singulier de beauté. On a soin de les percer de bonne heure aux enfans, et de leur mettre dans l’ouverture un morceau de feuille de palmier sèche et roulée. Cette feuille, tendant sans cesse à reprendre son étendue naturelle, dilate insensiblement le trou, et rend l’oreille si longue, qu’il n’est pas rare d’en voir qui pendent plus bas que les deux épaules, et par l’ouverture desquelles on passerait aisément le poing.

Les Malabares Gentous se font raser la barbe ; quelques-uns ont des moustaches, quoique la plupart n’en conservent point. Leurs maisons sont bâties de terre, et couvertes de feuilles de cocotier. La pierre n’est employée qu’à la construction des pagodes et des maisons royales. Dans leurs campagnes, qui paraissent ne former qu’un grand village, parce qu’on y rencontre de toutes parts des maisons dispersées, chacun a son enclos et son puits, surtout s’il est à quelque distance des rivières ; il ne leur est pas permis, soit pour se laver, soit pour boire, d’employer l’eau d’un voisin qui n’est pas de la même tribu.

On distingue les Malabares mahométans et les gentous. Les premiers, qui sont en fort grand nombre, se croient originaires de l’A-