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de trois doigts. On le divise en filamens qui servent à faire toutes sortes de cordages, et même des câbles pour les plus gros vaisseaux. La seconde enveloppe est une coque fort dure, et de l’épaisseur d’un pouce ; c’est cette coque qui renferme la chair dont on tire l’huile. On en fait des tasses, des cuillères, des poires à poudre et d’autres petits ouvrages. Le reste se brûle pour en faire du charbon, qui sert aux forges des artisans. Lorsqu’on a tiré l’huile de la chair, il reste un marc dont le peuple nourrit les pourceaux et la volaille, et dont quantité de pauvres se nourrissent eux-mêmes dans les années stériles.

Dellon conclut que l’éloge du cocotier n’est point exagéré lorsqu’on le représente comme la plus utile et la plus merveilleuse de toutes les productions de la nature. On fait de son tronc des maisons commodes, dont le toit est couvert de ses feuilles, et dont les meubles ou les ustensiles sont composés de son bois ou de ses coques. On en fait des barques, avec leurs mâts et leurs vergues. Les cordages et les voiles se font de ses filamens les plus déliés, dont on fabrique aussi diverses sortes d’étoffes. Un bâtiment qui se trouve ainsi composé d’une partie de l’arbre peut être chargé de fruit, d’huile, de vin, de vinaigre, d’eau-de-vie, de miel, de sucre, d’étoffes et de charbon, qui sont tirés des autres parties.

Schouten et Dellon vantent beaucoup une espèce d’arbre plus particulière à cette con-