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y croissent en abondance avec tout ce qui peut servir à la bonne chère.

Les habitans n’épargnent rien pour embellir leurs maisons. On est surpris de voir les dehors aussi ornés d’ouvrages, de menuiserie que les appartenons les plus propres. L’intérieur est d’une magnificence achevée. On y marche sur la porcelaine, et de toutes parts les murs brillent de cette précieuse matière, outre une quantité infinie de vases, qui donnent aux chambres un air incomparable de fraîcheur et de propreté. Les fenêtres ne reçoivent pas le jour, comme en Europe, par des carreaux de verre, mais par des écailles de crocodiles ou de tortues, ou par des nacres de perles, dont les différentes couleurs adoucissent la lumière du soleil, et la rendent plus agréable sans la rendre plus obscure. Les toits sont en plates-formes, et servent le soir à la promenade : souvent même on y fait tendre des lits pour y passer la nuit plus fraîchement. C’est presque le seul moyen d’éviter les grandes chaleurs qui se font sentir la nuit dans l’intérieur des maisons, tandis que l’air est frais au-dehors.

Outre les maisons publiques, qui sont l’ouvrage des magistrats, Carré, voyageur français, vante celles que d’autres nations avaient fait bâtir comme à l’envi, et qui occupent de grands quartiers de la ville. On distinguait par différens étendards les comptoirs des Français, des Anglais et des Hollandais. Ces trois