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pres à recevoir une injure qu’à la faire, évitent soigneusement tous les crimes odieux et nuisibles à la société, tels que le meurtre et le vol. Ovington apprit avec étonnement que dans une si grande ville il y avait plus de vingt ans que personne n’avait été puni de mort. L’empereur se réserve le droit des sentences capitales. On ne les communique qu’aux tribunaux les plus éloignés de sa cour ; ainsi, dans les cas extraordinaires, on informe ce monarque du crime ; et, sans faire venir le coupable, il impose le châtiment.

S’il se fait quelque vol à la campagne dans la dépendance de Surate, un officier, qui se nomme le poursdar, est obligé d’en répondre ; il a sous ses ordres plusieurs compagnies de gens armés qui observent continuellement les grands chemins et les villages pour donner la chasse aux voleurs. En un mot, comme il y a peu de villes où le commerce soit aussi florissant qu’à Surate, il n’y en a guère où l’on apporte autant de soin au maintien du repos et de la sûreté publique.

Ovington parle avec complaisance d’un grand hôpital, dans le voisinage de cette ville, entretenu par les Banians, pour les vaches, les chèvres, les chiens, et d’autres animaux qui sont malades ou estropiés, ou trop vieux pour le travail. Un homme qui ne peut plus tirer de service d’un bœuf, et qui est porté à lui ôter la vie pour s’épargner la dépense de le nourrir, ou pour se nourrir lui-même de sa chair,