Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/355

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rochers et de taillis. Ces rochers ont plusieurs veines larges, tantôt d’un demi-doigt, tantôt d’un doigt entier ; et les mineurs sont armés de petits fers crochus par le bout, qu’ils enfoncent dans ces veines pour en tirer le sable ou la terre. C’est dans cette terre qu’ils trouvent les diamans. Mais, comme les veines ne vont pas toujours droit, et que tantôt elles baissent ou elles haussent, ils sont contraints de casser ces rochers pour ne pas perdre leur trace. Après les avoir ouvertes, ils ramassent la terre ou le sable, qu’ils lavent deux ou trois fois pour en séparer les diamans. C’est dans cette mine que se trouvent les pierres les plus nettes et de la plus belle eau ; mais il arrive souvent que, pour tirer le sable des rochers, ils donnent de si grands coups d’un gros levier dé fer, qu’ils étonnent le diamant et qu’ils y mettent des glaces. Lorsque la glace est un peu grande, ils clivent la pierre, c’est-à-dire qu’ils la fendent, et plus habilement que nous. Ce sont les pièces qu’on nomme faibles en Europe, et qui ne laissent pas d’être de grande montre. Si la pierre est nette, ils ne font que la passer sur la roue, sans s’amuser à lui donner une forme, dans la crainte de lui ôter quelque chose de son poids. S’il y a quelque petite glace, ou quelques points, ou quelque petit sable noir ou rouge, ils couvrent toute la pierre de facettes pour cacher ses défauts. Une glace fort petite se couvre de l’arête d’une des facettes ; mais les marchands aimant mieux